En République tchèque (en surtout pas dire Tchéquie, ils détestent), la nourriture n’est pas d’une grande variété : porc sous toutes ses formes, poulet. Et plus localement du gibier, ou du poisson, du bœuf (cher), du mouton (rare). Des PdT (brambory), des choux (kapusta ou zelí ), du céleri rave (celer) des carottes (mrkev), de l’ail (Česnek), des poivrons blancs longs (paprika bílá), des racines de persil (miam), occasionnellement du poireau, du céleri branche.
Des abricots, des pêches, des fraises, des nectarines, des prunes, des pommes et des poires, et localement des framboises, des myrtilles, des groseilles, des cerises… Mais, au restaurant, l’accompagnement c’est pommes de terres sous toutes ses formes (vapeur, frites, suatées, en purée, en robe des champs…) galettes de pommes de terres ou encore quenelles aux pommes de terre (il faut être né là pour apprécier ces knedliky pain-pommes de terre…). Quand c’est fête, on peut trouver en accompagnement une assiette de légumes vapeurs ou grillés, mais vraiment quand c’est fête, cela se mérite.
Et alors au resto les recettes sont réinventées selon les produits locaux. Exemple à Prague au resto Thai Erawan :
Les pousses de bambou sont en fait des tuiles de céleri. Les champignons sont locaux, les piments frais sont remplacés par des langues d’oiseau secs (cela arrache), la ciboulette chinoise (on dit mexicaine ici !) par des oignons verts frais. Cela réveille les papilles.
Sinon tu dois savoir que le midi tu prends une soupe (Polévka), sinon tu passes pour une martienne. La valeur sûre ici c’est la česnečka, une bouillon de viande et légumes avec de l’ail. Comme elle est « domácí « , faite maison (comme domus en latin, tu te souviens ?), elle n’a pas deux fois le même goût. Tu prends un plat et tu manges de la viande vaguement accompagnée. Et puis basta. Ah tu veux un dessert. Vraiment ? Mais non, ce n’est pas une bonne idée, le sucré c’est pour accompagner le café ou le thé d’après midi (tu auras ton café bien avant ta part de gâteau si tu oublies cet adage…)… En ce moment avec les myrtilles c’est crêpes à la myrtille, gâteau à la myrtille, tarte à la myrtille, tiramisu à la myrtille. Mais tu peux aussi demander un závin (oui oui tu pensais au strudel, mais c’est allemand/autrichien le strudel alors tu ne parles pas allemand, tu parles tchèque). Máte jablečný závin, prosím ? Ano !, te répond la dame et de t’apporter une part de gâteau entre 100 et 150 gr infusée de cannelle et souvent noyée sous de la smetana fouettée. Bon la première fois tu te trompes et tu demandes du Zázvor et tu fais rire la serveuse. Oui, oui elle a du zázvor mais pas en gâteau, à boire. Gloups. Honteuse tu oses le strudel ? Et là (re)fou rire. Ano závin ! Morale ne jamais demander závin seul mais jablečný závin (aux pommes !) sinon tu as du gâteau roulé aux graines de pavot (mak), moins intéressant.
Mais en fait je te conseille de sauter le dessert, et surtout le café. Aussi pire qu’en France le plus souvent mais toujours servi allongé même quand tu demandes un spresso. Dommage parce que la carte des cafés est longue : café spresso, turc (je t’expliquerai pourquoi un autre jour), algérien (mystérieux), français (pas encore tenté), irlandais, cappuccino, café frappé….Demande plutôt une infusion. Les plusses meilleures du monde ! Heřmánkový čaj est mon meilleur ami (camomille). Et ici, thé, café, infusion c’est le même prix entre 1 et 2 euros…